eric17 a écrit:Alors là, Pierre-Yves, je te prends au mot : quelles sont les idées à retenir, sur ces bateaux de course modernes ?
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Un point auquel je n'avais pas pensé, et qui apparait après tes messages : comme il s'agit de voiles auxiliaires, venant surtout aider le moteur, on risque fort de se retrouver le plus souvent au près, si l'on tient compte du vent vitesse généré par le diesel... Et là, effectivement, ces voiles modernes (en particulier les voiles épaisses)...
Il y a beaucoup d'idées à retenir.
- d'abord, qu'il n'y a pas d'a priori à avoir. Les concepteurs de Maltese Falcone sont bille en tête avec leur Dynarig pour un bateau de transport (avec des mâts en acier, misère !!). Ceux de PropelWind veulent transposer Oracle sur un autre bateau de transport... D'accord, mais la rentabilité attend en embuscade ! Les voiles classiques n'ont pas un rendement aussi médiocre que ça, sont moins chères et sont bien maîtrisées.
- On ne va pas comparer un tracteur avec une formule 1, mais tout ce qui peut augmenter les capacités et les performances d'un tracteur est bon à prendre. Les automatismes et les différents équipements de la course au large peuvent resservir (à condition de revoir des prix généralement déments !).
- Il s'agit, pour la marine de travail, de voiles auxiliaires et automatisées, les deux mots-clés étant importants. Il y aura donc des voiles et un(des) moteur(s), sachant que ces deux moyens de propulsion sont antinomiques : plus la vitesse moteur est élevée, moins le rendement des voiles est bon, et réciproquement. Cela conduit donc à des compromis ou des optima : quelles vont être les vitesses à viser pour obtenir une économie maximum de carburant, un temps de parcours minimum, un temps de retour sur investissement "raisonnable" ? Il y aura donc des fourchettes, des optima, des compromis, bref on s'aperçoit qu'on ouvre la porte à toute une série de problèmes passionnants et mal considérés...
- une remarque. Le vent de vitesse créé par le diesel fait que les voiles se trouvent souvent au près. Mais si on ralentit le moteur, d'abord on consomme moins (voir la courbe de conso en fonction de la vitesse), mais le vent relatif peut parfois passer du près au travers, là où le rendement de la voile est meilleur, si bien que la perte de vitesse est parfois compensée ! De plus, l'apport des voiles est direct (le vent contribue à pousser le bateau), alors qu'il faut passer par toute une suite de rendements pas toujours terribles avec un moteur, sa transmission, son arbre et son hélice...
- je ne crois pas au retour de la voile de travail, sauf peut-être pour des applications bien spécifiques, je crois aux navires hybrides qui exploiteront obligatoirement cette énergie gratuite, propre et renouvelable qu'est le vent. Mais il y a tant de réponses potentielles qu'on s'y perd !
Hélas, hélas, je ne compte pas sur un très petit pourcentage des M€ ou M$ mis dans la course au large, mais entre les vieux gréements et les méga-projets pour le transport maritime, je me dis qu'il y a bien une voie spécifique à prospecter.
P.Y.