Voiles de travail

Dans les années 80, à la suite du 2ème choc pétrolier, plusieurs expérimentations ont été réalisées avec des bateaux hybrides. Citons, en France, le catamaran Dar Mad, le monocoque Cadoudal, ou au Japon, le Yachio Mari, avec des voiles bermudiennes ou carrées. Et on pourrait trouver encore bien d'autres exemples.
(il y a encore plusieurs choses que je n'ai pas comprises, c'est comment mettre plusieurs fichiers dans un message, comment les placer dans le texte, comment leur donner une taille acceptable... ça viendra !)
Toutes ces tentatives ont abouti à des échecs. Le Dar Mad a été démâté et finit sa vie du côté de Nouméa. Le Cadoudal, comme son sister ship Héol, a été dématé et revendu en Afrique, le Yachio Mari a terminé rapidement je ne sais où. Le 3ème élément de la famille du Cadoudal, l'Erispoé, n'a même pas été terminé et sa carcasse a rouillé pendant longtemps à Lorient. Ces trois bateaux restent encore dans les mémoires comme un échec et c'est même l'un des premiers arguments qui m'a été opposé quand j'ai commencé (30 ans après !) à parler de voiles automatisées en complément du moteur.
Il y a plusieurs raisons à ces échecs. L'une des premières est que le surcoût était quasiment irrécupérable par les économies réalisées. Une autre est qu'il fallait des marins expérimentés pour manipuler les voiles (et n'oublions pas que le métier d'un pêcheur est de pêcher, pas de manipuler des voiles). Une autre encore était que le prix du pétrole s'était remis à baisser et que l'augmentation de puissance était devenue la norme.
Sur ces trois arguments, les deux premiers sont toujours d'actualité. Quant au 3ème, en plus du prix, l'utilisation d'une énergie fossile émettrice de gaz à effet de serre commence à émerger.
Il existe aujourd'hui une prise de conscience sur la nécessité d'utiliser les énergies renouvelables propres pour la navigation de travail, ce qui veut dire, en particulier, deux choses :
- chercher la rentabilité des nouveaux systèmes. Rentabilité, horrible mot, mais un système qui n'est pas optimisé pour être remboursé au bout de x années par les économies produites n'a aucun avenir (et, en plus, x doit être le plus petit possible !!). Sinon cela reste de l'idéologie.
- automatiser au maximum : celui qui est à la barre d'un bateau hybride ne doit pas connaître toutes les finesses de la voile.
Cela veut donc dire qu'il reste beaucoup de choses à faire. La course à la puissance commence à montrer ses limites. Un projet, comme le projet européen S@IL sur le transport maritime bas carbone, piloté par la province de Frise, joue les précurseurs mais montre aussi que la préoccupation existe.
Toutes les avancées sur les voiles alternatives ou sur la re-visite des voiles "classiques" sont devenues nécessaires.
Pierre-Yves