j'ai souvent consulté ce site pendant la conception de mon projet, moins pendant la construction et encore moins depuis que nous naviguons. Bloqué par le covid au Chili j'ai le temps de rembourser ma dette morale.
Ayant déjà pas mal navigué et construit de nombreux bateaux je voulais pour mon dernier cata de croisière un gréement simple sans beaucoup d'efforts sur la structure et efficace. Résultat: gréement biplan avec deux ailes souples.

Après de nombreuses recherches les ailes souples type "matin bleu" m'ont semblées les mieux adaptées à mon projet. Un ami commun me permit de rencontrer Guy Beaup le concepteur de ce gréement. j'ai ainsi pu profiter de toute son expérience et m'éviter un long parcours de tâtonnements et d'erreurs.
Un an après la mise a l'eau et 10000 milles plus tard je suis heureux de mes choix:
-Le catamaran léger et rapide, bien sûr.
-Le gréement biplan, mats en carbone auto construits, non haubanés, emplantés à travers le pont sur les fonds de coques. Pour un centre de gravité et un centre de voilure plus bas qu'un gréement marconi. Une efficacité redoutable au portant sans ajout de gennaker ou spinnaker. un éventuel petit point faible vent de travers ou le réglage des écoutes demande une attention particulière pour éviter le déventement de l'aile sous le vent.
-Et les ailes!
Par vent arrière

Un choix 100% validé même si la réalisation a demandé plus d'attention et de temps que prévu.
Aucune pièce du commerce n'existe encore pour ces gréements, il faut tout construire, léger et solide. C'est beaucoup de réflexion et un peu de technologie
Les enveloppes en Dacron classique ont nécessité plusieurs reprises pour des pinces ou des goussets de lattes inadaptés, à chaque fois montage et démontage des ailes sont plus fastidieux que ceux des voiles classiques;
Mais le résultat en vaut la chandelle:
Des ailes qui ne fasseyent pratiquement pas, un grand confort pour les prises de ris ou les manœuvres.
Une remontée au près très efficace, doublée d'une facilité à virer de bord étonnante pour un catamaran léger. les ailes offrant peu de prise au vent n'arrêtent pas le bateau face au vent et retravaillent vite sur l'autre bord. Nous n'avons pas encore raté un seul virement de bord!
La possibilité au portant de laisser l'aile dépasser les 90°( pas de haubans pour la stopper), ainsi naviguer sur la fausse panne n'est plus une angoisse,ou laissé passer un grain devient facile…
Nous apprenons encore à faire mieux fonctionner tout ce petit ensemble, une chose est sûre: pas de retour en arrière!
Voilà j'espère que cela pourra vous encourager à continuer vos recherches pour réaliser des voiliers plus rapides et plus simples pour faire de belles navigations.

Par vent de travers
