je lance le sujet pour être moi même confronté à la question via mon Freedom 35 dont une des évolutions possibles, en terme de voilure, pourrait être un retour vers deux voiles de type bermudienne classiques, et non, deux ailes hybrides. ou deux voiles de jonque.
Seulement voilà, la manière de gréer ces voiles peut suivre différentes déclinaisons.
Aux USA et en Europe, les cat-boat/cat-ketch les plus répandus sont les Freedom première génération et les Nonsuch.
Prenons le cas des Freedom à leurs débuts:
Un Freedom 40

Un Freedom 35

Idem

Le concepteur des Freedoms, Gary Hoyt, décida de doter ses unités de voiles double-plis qui allaient entourer les mâts et créer ainsi du profil épais, le tout gérer par des wishbones.
C'est un profil trop mince, diront certains plus tard, pour apporter un réel gain de performance.
Le concept a été présenté comme performant par Gary Hoyt, à l'appui quelques victoires de Freedom (35 et 40) lors de compétitions dans leur catégorie. Ces Freedom première génération marchent bien grâce à leur carène affutée (en droite ligne des dessins du génial Herreschoff)
Cependant, une contrepartie de taille allait décevoir bon nombres de propriétaires: la prise de ris s'avère plutôt difficile. Il faut faire des plis pour amener la voile vers le bas, ce qui n'a rien de simple lorsque le vent monte.
Du coup, de nombreux propriétaires ont abandonné cette voilure pour évoluer vers la grand-voile bômée + coulisseaux/chariots + rail fixé sur les mâts.
Un Freedom 35

Un Freedom 44

Un autre Freedom 44

Un Freedom 33 sous voiles
C'est exactement le type de voilure qui équipait mon Freedom 35.
Avec l’expérience que j'ai acquise de son utilisation, je vais abandonner cette configuration, sans la moindre hésitation, pour deux raisons :
1 - La présence d'une bôme change beaucoup la donne:

La bôme est le lieu de la concentration des efforts où tout se joue dans la "raideur".
Cela surprend souvent ceux à qui j'évoque ce point.
Quand tout va bien sous voiles, il n'y a que l'écoute de GV qui vous renvoie cette dimension concentration d'effort.
Si vous rencontriez de graves problèmes au niveau du vit de mulet, vous seriez sans doute étonné de la force exercée en ce point.
Sur ces mâts autoportés, il faut renforcer cette zone car les efforts en jeu sont beaucoup plus importants qu'on peut le croire à priori. Surtout aux allures portantes. En gros, le mât est soumis à des efforts en rotation. Éventuellement, il y a intérêt de renforcer aussi l'emplanture. Sur mon Freedom 35, lors de l'achat, les deux mâts avait bougé. Une rotation de 20 degrés: du coup les vits de mulet étaient désaxés. L’emplanture, de conception non prévue pour ce type d'efforts, n'avait pas réussi à maintenir en place les mâts.
D'autres part, il faut ajouter un hale-bas qui conjointement au palan de GV créent deux points de fortes tensions supplémentaires. Il m'est apparu qu'il était dommage de concentrer de tels efforts sur des mât autoportés dotés d'une certaine souplesse, que l'on aimerait voir gréés d'une voilure où tout se joue dans………la souplesse.
2- Fixer un rail sur un mât en carbone peut poser problème à moyen terme. Cela a été le cas de mon Freedom 35 dont j'ai vu les rails se détachés par le bas au cours d'une longue navigation.
Certes, les rails étaient fixés avec des rivets, et il y a meilleur moyen de fixer sur du stratifié carbone mais quand même, l'idée continue de me déplaire
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